N'OUBLIONS PAS CEUX QUI SONT TOMBES

SPECIAL AIR SERVICE FRENCH SQUADRON

2020 a vu la célébration du cinquantième anniversaire de la disparition du Général de Gaulle.

Charles de Gaulle prononça le 23 juin 1942 à Édimbourg un texte resté fameux au cœur des Écossais et Français Libres présents dans l’assistance.

Celui de la vieille alliance renouvelée par la participation active de Français au sein des SAS commandés par un Écossais, une véritable légende de son vivant, David Stirling descendant des Fraser par sa mère.

C’est en apprenant que le commandant des SAS était écossais que le Général accepta que les commandos de l’air des Forces Françaises Libres intègrent les SAS du commandant Stirling.

Ainsi naquit à son tour la légende des French Squadron.

Et c’est en Bretagne dans la nuit du 5 au 6 juin que les French Squadron SAS, en uniforme, retrouvaient les premiers, le sol de la patrie.

Depuis le 1er RPIMA est l’héritier des traditions SAS et ses soldats portent toujours l’insigne et arborent avec fierté sa devise,

QUI OSE GAGNE

DISCOURS PRONONCÉ PAR LE GÉNÉRAL DE GAULLE À ÉDIMBOURG LE 23 JUIN 1942

Je ne pense pas qu’un Français aurait pu venir en Écosse à aucun moment sans être sensible à une émotion particulière. 

À peine peut-il mettre le pied dans cette terre ancienne et glorieuse avant qu’il ne trouve d’innombrables affinités naturelles entre votre pays et le nôtre datant des temps les plus reculés.

 Au même moment, la conscience des mille liens, toujours vivants et chéris, de l’Alliance franco-écossaise, la plus ancienne alliance du monde, lui vient à l’esprit.

Quand je dis «Alliance franco-écossaise», je pense, tout d’abord, bien sûr, à cette étroite entente politique et militaire qui, au Moyen Âge, s’est établie entre notre ancienne monarchie et la vôtre.

Je pense au sang écossais qui coulait dans les veines de nos rois et au sang français qui coulait dans les veines de vos rois, de la gloire partagée sur les champs de bataille passés, du siège d’Orléans, levé par Jeanne d’Arc, à Valmy , où Goethe a reconnu qu’une nouvelle ère se dessinait pour le monde.

Dans tous les combats où, pendant cinq siècles, le destin de la France était en jeu, il y avait toujours des hommes d’Écosse pour combattre aux côtés des hommes de France, et ce que les Français ressentent, c’est qu’aucun peuple n’a jamais été plus généreux que le vôtre avec son amitié.

Pourtant, dans notre ancienne alliance, il y avait plus qu’une politique commune, plus que des mariages et des combats.

Il n’y avait pas que les Stuarts, les reines de France et d’Écosse, Kennedy, Berwick, Macdonald et la glorieuse Garde écossaise. 

Il y avait aussi mille liens d’esprit et d’âme.

Comment oublier l’inspiration mutuelle des poètes français et écossais, ou l’influence d’hommes comme Locke et Hume sur notre philosophie ? 

Comment pourrions-nous ne pas reconnaître ce qui est commun à l’Église presbytérienne d’Écosse et aux doctrines de Calvin? Comment cacher l’influence que le grand Walter Scott a exercée sur l’esprit réceptif de la jeunesse française ? 

Comment ignorer tous les échanges d’idées, de sentiments, de coutumes et même de mots si fréquents entre deux peuples unis par une amitié naturelle, amitié dont une visite à Édimbourg en est la preuve ?

Cette amitié et cette compréhension que les Français ont trouvées en Écosse à travers l’histoire sont aujourd’hui plus précieuses que jamais. 

Sans aucun doute, ils se mêlent à l’heure actuelle aux objectifs, efforts et idéaux communs qui composent l’alliance entre la France et la Grande-Bretagne. 

Mais je pense que je peux dire, sans donner lieu à une offense, que bien que mélangés, ils ne sont pas perdus dans le mélange, et ils conservent leur caractère spécial, tout comme dans un bouquet, une seule fleur garde toujours son propre parfum et sa couleur.

Que le sol de la France enveloppe avec amour les milliers et les milliers d’Ecossais dont le sang a coulé avec celui de nos propres soldats pendant la dernière guerre, je peux l’affirmer.

Le monument à leur mémoire sur la colline de Buzancy n’a, je le sais, jamais été plus souvent orné de fleurs que depuis la nouvelle invasion.

Si les roses de France sont tachées de sang aujourd’hui, elles se regroupent toujours autour du chardon d’Ecosse. 

Pour ma part, je peux dire que la camaraderie d’armes, scellée sur le champ de bataille d’Abbeville en mai-juin 1940, entre la division blindée française que j’ai eu l’honneur de commander et la vaillante 51ème division écossaise du général Fortune, a joué son participer à la décision que j’ai prise de poursuivre jusqu’au bout le combat aux côtés des Alliés, quoi qu’il arrive.

Nous vivons à une époque où chaque amitié compte, en particulier celles qui ont duré le plus longtemps. 

Ce que vous nous confiez dans la tâche difficile que mes camarades et moi avons entreprise fournit une preuve réconfortante que, comme vos ancêtres, vous savez où se situe la vraie France et vous avez gardé votre foi en son avenir. 

Nous, comme nos ancêtres, saurons comment rembourser.

Et c’est pourquoi, en vous remerciant de l’accueil vraiment émouvant que vous m’avez fait ici, je termine en citant l’ancienne devise de la Compagnie écossaise: 

OMNI MODO FIDELIS.

Le French Squadron est né des commandos de l'air parachutistes des Forces Aériennes de la France Libre.

Laird Philippe-Jean

co-aoisean

de chinneadh madadh-allaidh na Glencoe